Ensemble Scolaire Saint-Joseph – 01140 – Saint-Didier-sur-Chalaronne

Ils étaient quatre-vingt-cinq à quitter Lyon dans l’aube encore grise, lundi 29 septembre au matin, silhouettes ensommeillées traînant leurs valises, le regard à mi-chemin entre le pays des rêves et l’excitation du départ. Un premier train jusqu’à Toulouse puis les Pyrénées apparurent à l’horizon : Lourdes, enfin. L’air était chargé de promesses, les clochers surgissaient, et déjà, la basilique imposait sa silhouette blanche. La première soirée ne fut qu’un prélude : regards levés vers la pierre et vers le ciel, murmures à la grotte, sentiment intense d’entrer dans un lieu qui dépasse les mots et les maux.

Le lendemain, l’histoire de Bernadette s’ouvrit à eux. Les murs étroits de sa première maison, l’obscurité du cachot, la grandeur des basiliques : autant de contrastes qui rappellent que la foi naît parfois dans les cœurs les plus humbles. Sur les hauteurs, le chemin de croix devint une traversée intérieure ; les pentes raides brûlaient les jambes, mais les paroles du Père Tanguy ouvraient les cœurs. Certains versèrent des larmes, non de fatigue, mais de reconnaissance pour cette aventure qui les touchait.

Puis vint mercredi et son basculement. Le stage de service commençait : à chaque élève, un pèlerin ; à chaque binôme, une histoire à découvrir puis une nouvelle à construire. Les gestes maladroits du début laissèrent bientôt place à une douce assurance : pousser un fauteuil en évitant les coins de trottoir, ralentir pour regarder les fleurs, tenir la main au moment prudent. Une simplicité qui réchauffe. Et parfois, Lourdes offrait des moments de vérité : sauver une vie au détour d’une rue, comme Yannaël et Monsieur Lamarche ce matin-là.

Les jours filèrent, tissés de services et de rencontres : porter une bannière qui danse au vent, partager un repas dans la tente des jeunes, écouter la voix d’Antonia Acutis raconter la sainteté de son fils Carlo, malgré une acoustique médiocre. La procession mariale fit battre les cœurs au rythme des chants. La cérémonie d’auxiliariat, elle, remit à trois élèves le béret et le pin’s, symboles d’un engagement qui se prolongera au-delà de Lourdes.

Et puis, presque soudainement, ce fut le jour du départ. À la fin de la messe de clôture, les foulards s’agitaient, les mains se serraient avec un peu trop de force ; larmes et sourires se mêlaient dans un langage universel. Les valises roulaient, lourdes de souvenirs, tandis que chacun portait en lui cette flamme invisible : celle que Lourdes dépose dans les âmes, faite de service, de fraternité et d’amour offert. Une semaine avait suffi pour comprendre qu’il est possible, par des gestes simples, de changer le monde. Lourdes est plus qu’un lieu de pèlerinage, c’est un espace où tous les élèves s’unissent dans un service commun pour offrir « des bras pour servir et un cœur pour aimer ». 

Pour terminer, merci à tous nos élèves, et aux parents de nous donner ou renouveler leur confiance chaque année. Cette confiance nous porte dans notre mission d’accompagnement.
Merci à Madame Levrault pour cette organisation incroyable, pour le cœur et l’énergie déployés. C’est grâce à son âme charitable qu’elle permet à chaque élève depuis la création du lycée de vivre cette grande joie de Lourdes.
Merci à Madame de Serres de rendre possible ce petit miracle annuel avec sa confiance en chaque élève et en chaque encadrant.
Merci à Madame de Lumley, à Madame Chopard, à Messieurs Lamarche, Galle, Vicente, Segaud pour leur efficacité, leur bienveillance et leur disponibilité.
Merci à la vie scolaire et au secrétariat pour le travail mené en amont. Merci enfin aux collègues restés dans l’établissement et qui ont assuré.